« Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. » Antoine de Saint-Exupéry
Au XIIème siècle, une Dame habitant Brouilly fait don au Sire de Beaujeu HUMBERT III de sa propriété et de "40 hommes" : "Le Clos de Brouilly"
En 1240, Humbert III,Sire de Beaujeu et père de Mme Dudeffand céde la propriété aux Chanoines de Saint-Irénée de Belleville.
Au XIVème siècle on construit la première partie du manoir que l'on appellera plus tard Château Thivin. La date de 1383 figure encore au-dessus de la porte d'une petite cave.
En 1645 la famille du Marquis de Vichy achète la maison et son cellier, appelée alors “Beauregard” à la famille de la Bussière. La famille Vichy restera propriétaire jusqu’à la Révolution, c’est-à-dire pendant 145 ans.
En 1813 le château est vendu comme bien national à un avocat du Parlement, Mr Thivind qui lui apportera son nom définitif, Thivin étant la déformation populaire de Thivend.
La cave voûtée, le cuvage et la maison du gardien ont été construits.
Pendant les années de fleurissement de l’industrie textile dans le Haut-Beaujolais, des suisses apportent une nouvelle technique de blanchisserie, parmi eux, un certain Jean Keneqél, originaire du canton d’Appenzelle. Il fait l’acquisition du Château Thivin, qui venait d’être restauré et de son vignoble en 1831. Sa famille restera propriétaire pendant 47 ans.
C’est alors que commence l’histoire de la Famille Geoffray au Château Thivin.
C'est le 8 Juin 1877, année de fortes gelées et de phylloxéra, que Zaccharie GEOFFRAY, (fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Claude Geoffray) vigneron à Durette et sa femme, Marguerite BERNARD, achètent aux enchères le Château Thivin avec un peu moins de 2 hectares de vignes le “Clos de Brouilly”.
A partir de 1894 son fils Claude GEOFFRAY marié à Pierrette PEREME de Saint-Etienne-la-Varenne agrandissent beaucoup le domaine par l'acquisition de vignes et de maisons.
De retour de la grande guerre, Claude-Thomas fils du précédent, va reprendre le domaine et surmonter les méventes des années 30 en créant l'appellation "Côte de Brouilly". Il va beaucoup s'investir avec son épouse Yvonne CHANRION pour faire connaître et développer le cru Côte de Brouilly, mais aussi le Beaujolais avec la création de la Maison du Beaujolais en 1953. Tante Yvonne recevra beaucoup de personnalités des arts et de la presse comme en atteste le passage de Colette en 1947.
En 1948 des journalistes et des gastronomes prestigieux tels que Curnonsky, Clos-Jouve, Henri Monnier du Canard Enchaîné et bien d’autres fondent dans la salle des vendanges du château, l’Académie Rabelais, qui officie toujours.
Durant l’occupation allemande, un certain nombre d’écrivains et de journalistes, entre autres ceux du Figaro, s’étaient repliés à Lyon et se réunissaient régulierement en cachete pour organiser des dîners où la table et le vin évoqueraient le bon vieux temps d’avant-guerre. Après la guerre le groupe d'amis décide de crére une académie.
Il est dit dans le paragraphe “objet” des statuts de l’association :
“Encourager chez ses membres et leurs amis : la Joie de vivre, l’Optimisme, la Bonne Humeur, l’Indulgence, la Gaieté, le Culte de l’Amitié et du Souvenir, le respect des principes du Maître François Rabelais : le Rire, l’Ironie, la Farce, la Chanson Joyeuse, le Bien Penser, le Gai Savoir, le Bien Manger et le Bien Boire.”
www.academie-rabelais.fr
Claude et Yvonne Geoffray n'ayant pas eu d'enfant, c'est leur neveu Claude Bernard, qui sera l'ardent défenseur de toutes ces actions et l'une des figures marquantes du Beaujolais.
C’est alors au tour de Claude Vincent le petit-neveu de Claude et Yvonne de prendre les rênes du domaine avec sa femme Evelyne MARTIN, fille de vignerons de Saint Lager qui apporte des vignes de son domaine familial “Le Manoir du Pavé”.
Claude Vincent commença à travailler au domaine chez sa tante en 1975. A son installation il construira le nouveau cuvage à niveaux ; pas sans conséquences puisque l’ancien cuvage s'effondra lors des travaux et fut reconstruit à l’identique. Heureusement les foudres pleins ont résisté au choc. Mais les vendanges 1976 ont été encavé dans un cuvage sans toit...
Création osée et innovante imaginée par Claude Vincent et Evelyne pour profiter au maximum de la pente de la colline pour travailler par gravité.
La cuvée “Marguerite” est née. Marguerite, à l’hommage de Marguerite Geoffray, femme de Zaccharie Geoffray première génération de la famille Geoffray au Château Thivin.
Claude-Edouard, fils de Claude Vincent et Evelyne rejoint le domaine en 2007 avec son épouse Sonja BAUMANN, une vigneronne Valaisanne qu’il rencontre lors de ses études à l’école de Changins en Suisse.
Le Clos de Rochebonne du village de Theizé dans la région des Pierres Dorées, est un véritable clos de 1,25ha sur un beau terroir d’argilo calcaire.
Sonja introduit un petit troupeau de moutons nains dans le clos historique du Château. Ces petits moutons de la race Ouessant broutent dans les vignes après les vendanges et jusqu'au débourement de la vigne et aident ainsi à entretenir l'enherbement. Pendant la période végétative les moutons déménagent dans le pré arboré à côté de la parcelle.
Le millésime 2017 représente le 140ème millésime vinifié par la famille Geoffray au Château Thivin !